Les jus de fruits

Les jus de fruits contemporains n’ont rien à voir avec les anciens jus de fruits de notre histoire. Il a fallu attendre des broyeurs électriques très puissants pour obtenir des jus de fruits parfaitement lisses et complets. Les Iroquoiens du Saint-Laurent faisaient du jus de citrouille et de petits fruits sauvages qu’ils obtenaient par une longue cuisson des fruits, sans sucre. Ces jus se prenaient surtout le matin, après la cuisson des fruits la veille. La purée des fruits restait à travers le jus et tenait lieu de petit déjeuner. Les Français, de leur côté, faisaient aussi des jus de pommes pour faire du cidre. Ils en buvaient donc un peu à la fin de l’automne. Les Loyalistes originaires de la Nouvelle-Angleterre ont apporté des extracteurs à jus, très efficaces, lorsqu’ils se sont installés en Montérégie. C’est d’ailleurs là que la tradition du jus de pomme et de toutes les sortes de cidre s’est le plus développée, durant le dernier siècle. La compagnie Lassonde est née à Rougemont et se développe maintenant dans la plupart des provinces canadiennes, en accord avec des fournisseurs de jus originaires de partout dans le monde. Saviez-vous que la cuisine au jus de pomme s’est développée lors des campagnes contre l’alcoolisme ? On a remplacé la cuisine traditionnelle au vin blanc ou rouge par celle au jus de pommes, dans les familles qui avaient des alcooliques repentis qui avaient juré de ne plus jamais toucher à une goutte d’alcool. On fait d’ailleurs, aujourd’hui, des vins, des cidres et des bières sans alcool pour répondre à leurs besoins.