Les fruits frais au déjeuner

Ce sont les Autochtones du Québec qui ont initiés les Français à la consommation de petits fruits au déjeuner. La chose est mentionnée par les missionnaires jésuites qui racontent, qu’en été, les autochtones allaient se laver dans le lac ou le cours d’eau à proximité de leur campement et partaient, chacun de leur côté, à la recherche de petits fruits qui constitueraient leur déjeuner. On les mangeait nature ou on les mélangeait à de la sagamité (soupe épaissie à la farine de maïs), à des galettes de farine de maïs cuites sur des pierres brulantes ou à des espèces de tamales (feuilles de maïs garnies de pâte à la farine de maïs et de petits fruits, ficelées et bouillies dans des plats de céramique). Les Français se mirent à les imiter en mélangeant leur pain à des petits fruits et du lait. Plus tard, lorsque le sucre brun ou d’érable devint courant, on sucrait un peu ce plat du matin qui persista jusque dans les années 1960, au Québec. On mangeait aussi les petits fruits saupoudés de sucre avec du pain grillé et beurré. Les Innus accompagnaient aussi leur bannique du matin par des petits fruits mélangés à un peu de sucre et de saindoux, dans une espèce de confiture faite rapidement sur le feu de camp. Cette tradition est aussi passée dans les familles métissées. D’autre part, il faut dire que dans les années 1950, on commença à recevoir des agrumes de la Floride qui devinrent les incontournables du matin : l’orange et le pamplemousse. Dans les restaurants, on remplaçait l’orange par du jus d’orange. Enfin, pour régler des problèmes de constipation, plusieurs consommaient des pruneaux trempés toute la nuit dans l’eau, qu’ils consommaient au déjeuner, le lendemain. Les fruits séchés sont consommés dans les céréales du commerce comme les autochtones ou les Français le faisaient, au XVIIe et au XVIIIe siècle, avec des fruits frais.