Les vermicelles

Le terme vermicelle est la francisation du mot italien vermicelli qui lui-même vient du latin vermiculus qui veut dire vermisseau. C’est par analogie de forme que les Italiens du XIIe siècle ont baptisé ces longs fils de pâte faits de façon artisanale. La chose est confirmée par le géographe arabe Al  Idrisi qui, vers 1150, raconte qu’on fait, dans la région de Palerme, des pâtes en forme de ficelle (…) qui sont exportées partout, en Calabre et dans des pays musulmans et chrétiens, même par bateau ». Le terme est passé en France au XVIe siècle, avec l’arrivée massive de cuisiniers italiens accompagnant Cathrine de Médicis qui venait d’épouser le roi de France, Henri II. Mais les pâtes alimentaires étaient déjà faites, en France, depuis le Moyen-Âge classique. Nos ancêtres français les ont donc apportées au Québec, dès le XVIIe siècle. On les appelait de divers noms selon leur forme. La tradition est d’ailleurs demeurée importante jusqu’à l’arrivée des macaronis et des vermicelles italiens vendus séchés et beaucoup plus rapides à préparer. Ces pâtes italiennes ont été apportées par les premiers immigrants italiens venus travailler au Canada, à partir du milieu du XIXe siècle. Ces derniers ont, entre autres, travaillé à la construction de nos voies ferrées, partout au Québec. Des marchands italiens les fournissaient en macaronis et vermicelles importés d’Italie. Les Québécois qui travaillaient avec les Italiens ont vite apprécié ces pâtes pratiques à cuire qu’ils apprêtaient, à l’origine, avec des viandes de gibier abattues dans les forêts avoisinantes de la voie ferrée en construction. Puis, en 1867, Catelli s’est mis à faire des vermicelles, à Montréal, avec du blé canadien. C’est donc à partir de ce moment que les vermicelles de blé devinrent un aliment courant dans les armoires québécoises. Au début du XXe siècle, les Chinois qui s’installèrent à Montréal, nous firent connaître les vermicelles de riz. Ces derniers entrèrent, cependant, dans nos maisons, plutôt à la fin des années 1950, lorsque les restaurants chinois commencèrent à diffuser leur cuisine, un peu partout au Québec. Les gens qui voulaient s’acheter des aliments chinois pour cuisiner chinois chez eux, purent le faire, lorsque les grands marchés d’alimentation comme Steinberg, les mirent sur leurs rayons. Les deux types de vermicelles furent suivis d’autres types de vermicelles à base d’autres farines, comme celles de sarrasin ou de blé entier.