Le haricot beurre ou jaune ou la fève jaune

Les deux appellations  témoignent du changement de nom qu’on a donné à ce légume, du XVIIe au XXe siècle. Lorsque les missionnaires parlaient de ce légume, au début du XVIIe siècle, ils l’appelaient faisole, proche de leur nom latin phaseolus vulgaris. Au XVIIIe siècle, le père Pothier (1708-1781), jésuite missionnaire chez les Hurons, l’appelait fève à palette. On l’appelait aussi fève en gousse ou en cosse. Ce légume est originaire d’Amérique du Sud et d’Amérique Centrale où Christophe Colomb l’a découvert. Il aurait été amené en Europe par les Espagnols, en 1597. Rapidement, le légume facile à cultiver s’est répandu partout en Europe, particulièrement en France. Lorsque Jacques Cartier est venu à Québec en 1535, il a aussitôt reconnu le légume dans les jardins iroquoiens de Québec et de Montréal. Les colons français ont donc apporté le haricot d’Amérique centrale en Nouvelle-France et l’ont abondamment planté en champ. Mais, à la différence des autochtones, ils le consommaient autant en gousse alors qu’il était jeune autant qu’en haricot sec, en hiver. On le mettait principalement dans le bouilli de légumes de l’été et dans des sauces blanches, en sauce-repas d’été. Dans le Haut-Saint-Laurent, la soupe aux fèves jaunes et au lait est un classique de la Saint-Anne (26 juillet). Quand c’était le temps de l’abondance, certaines familles s’en mettaient dans le vinaigre pour en avoir, tout l’hiver. Lorsqu’est arrivée l’appertisation, on s’en mit beaucoup en conserve pour l’hiver. On en mangeait entre autres avec du pâté au saumon ou avec des croquettes de poisson. On consultera mon 4e volume Histoire de la cuisine familiale du Québec, la plaine du Saint-Laurent et les produits de la ferme traditionnelle, de la page 662 à 667 pour plus de recettes et de détails hiatoriques.