Les confitures amérindiennes au déjeuner

Le sucre était une chose rare et associée aux remèdes, aux premiers temps de la Nouvelle-France. Les Religieuses qui soignaient les autochtones dans leurs hôpitaux sucraient toujours les tisanes médicamenteuses qu’elles leur donnaient pour qu’ils acceptent de les boire. C’est ainsi que les Autochtones québécois ont été initiés au sucre. Lorsque le sucre devint plus facile à obtenir et moins cher, les Autochtones en demandèrent aux gérants des postes de traite qui en troquèrent avec eux, contre des fourrures. On en apportait aussi toujours une poche quand on allait hiverner en forêt ou qu’on allait faire des voyages de provisions de poisson ou de petits fruits en été. Sur la Côte-Nord, dans le temps des petis fruits, les Innus se faisaient des confitures rapides sur leur feu de camp. Pour ce faire, ils mettaient leurs petits fruits dans une poêle avec un peu de sucre et ils brassaient le tout quelques secondes pour faire fondre le sucre. Lorsqu’il se formait de l’écume, ils ajoutaient un peu de graisse pour faire tomber l’écume et ils mangeaient cette confiture encore chaude avec de la bannique cuite sur le même feu. Par la suite, on répéta la recette dans les maisons en remplaçant la graisse par du beurre. On m’a raconté que certains guides autochtones ajoutaient un peu de muscade ou de cannelle à ces confitures autochtones. C’est une recette superbe à offrir à ces invités, en plein été.