Les collations d'abats marinés

On utilisait beaucoup le vinaigre pour conserver nos aliments, en Europe. Et nous avons apporté cette tradition en immigrant au Québec, au XVII e et XVIIIe siècles. Ce seraient les peuples germaniques qui auraient popularisé cette technique de conservation. Ce sont eux qui l’auraient fait connaître aux Romains, au temps où l’armée romaine était composée de plusieurs régiments de soldats d’origine germanique, au IIe siècle de notre ère. Les Germains conservaient beaucoup d’aliments dans des flacons de céramique comme des poissons, des cornichons, des œufs et de la viande précuite. La langue de porc dans le vinaigre serait une invention des Francs, établis en France au début du Moyen Âge. Les Angles et les Saxons mettaient aussi de la langue dans le vinaigre. Les soldats anglais venus travailler au Québec après la Conquête de 1760, aimaient combiner leur pinte de bière quotidienne à des produits vinaigrés et salés ; cela leur permettait de boire plus, tout en empêchant une ivresse trop rapide. Les nombreuses tavernes ouvertes en grand nombre à Québec et à Montréal, après la Conquête, offraient des œufs durs et des langues de porc dans le vinaigre, à leurs clients. On ajouta, au Québec, des épis de maïs dans le vinaigre et des harengs salés et fumés; tous des produits de longue conservation faciles à conserver à la température et à l’atmosphère enfumée des tavernes. Tous ces produits se faisaient aussi à la maison et constituaient des collations d’hommes, lors des « bees » ou corvées d’entraide pour reconstruire des maisons ou des granges familiales qui venaient de passer au feu.