Le cacao

Le cacao est une fève qui pousse dans les régions tropicales des 2 Amériques. En 2007, des archéologues prouvaient sa consommation en boisson depuis au moins 3 160 ans avant aujourd’hui, à Puerto Escondido, sur les rives de la rivière Ulùa, au nord-ouest du Honduras. Le cacao a ensuite été utilisé par les Olmèques, les Mayas et les Aztèques pour parfumer leur cuisine au maïs et au chia. C’est en 1502 que Christophe Colomb a goûté à cette boisson américaine pour la première fois. Ce fut l’engouement instantané pour lui comme pour tous les Espagnols qui s’établirent au Mexique, dans les Antilles et en Amérique centrale. C’est Cortès qui en apporta, le premier, au roi d’Espagne, en 1528. Le cacao s’est répandu en Europe à partir de Séville. La demande fut tellement grande que les Espagnols décidèrent d’en faire le commerce pour toute l’Europe en réduisant les autochtones locaux en esclavage, asservis à cette culture du cacaotier. Face à l’insuffisance de la production espagnole, les Portugais en transplantèrent en Afrique de l’Ouest et au Brésil alors que les Hollandais en transplantèrent en Inde et en Indonésie. Aujourd’hui, le cacao vient principalement des Antilles, du Venezuela, de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Sri Lanka, du Timor-Oriental et de l’Indonésie. Mais c’est la femme de Louis XIII, d’origine espagnole, qui l’amena en France. C’est elle qui initia son fils, Louis XIV, à boire du chocolat chaud avant d’aller dormir. Lorsque Louis XIV devint roi, toute l’aristocratie française se mit au chocolat chaud. Le cacao est donc traversé au Québec, avec les administrateurs français de la colonie. Pehr Kalm, le célèbre voyageur suédois venu au Québec en 1752, raconte que le chocolat chaud faisait partie des breuvages matutinaux, dans la colonie. Et il ajoute que le sucre d’érable est bien supérieur au sucre blanc pour sucrer le chocolat chaud. Enfin, disons que la poudre de cacao s’est généralisée vers la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle, au Québec. Voir la documentation sur cet aliment dans mon 5 e volume, Histoire de la cuisine familiale du Québec, le monde à notre table, sa cuisine et ses produits, de la page 806 à 811.