Les tartares à l'européenne ou à l'inuit

Les tartares se sont faits, à l’origine, avec de la viande de bœuf qu’on hachait au couteau et qu’on mélangeait avec des espèces de mayonnaises épicées qui liaient les morceaux de viande. Le terme vient du nom d’un peuple turc qui vivait en Asie Centrale et qu’on associerait davantage aux Mongols qu’aux Tatars. Le plat était pratiqué en Europe de l’Est, au XVI e et XVIIe siècle. Guillaume Levasseur de Beauplan est le premier Français à le mentionner dans son ouvrage Description de l’Ukranie, publié à Rouen, en 1651. Selon sa description, le tartare était à l’origine fait avec de la viande de cheval. Les cosaques se coupaient des tranches de filets de cheval de 2 doigts d’épaisseur qu’il salaient abondamment d’un seul côté pour faire sortir le sang et qu’ils plaçaient sous la selle de leur monture pendant qu’ils coursaient pendant 2 h. L’opération était répétée pour l’autre côté de la tranche de viande, avant de la hacher au couteau finement. La recette est aussi précisée par Jules verne dans son roman Michel Strogoff, paru en 1875. Au Québec, certaines personnes mangeaient du bœuf cru avec de l’oignon, du sel et du poivre, au XIXe siècle. Les Inuits consomment toujours du caribou cru en fine tranches légèrement gelées. On ajoute des épices salées et poivrées à cette viande crue, aujourd’hui. Par conséquent, si tartare égale viande ou aliment cru bien assaisonné, ce n’est pas quelque chose de récent dans nos habitudes; la viande crue est présente au Nunavik depuis au moins 4 000 ans!