La laitue romaine
Nos laitues sont originaires de la Méditerranée. Les archéologues en ont trouvé la trace dans les tombes égyptiennes datant de 6 500 ans. Les textes de l’Antiquité gréco-romaine en parlent abondamment. Au premier siècle de notre ère, Pline, le célèbre poète romain, en décrit 9 variétés. La majorité d’entre elles avaient une forme allongée qui poussait autour d’un tronc rigide que les Romains consommaient comme un légume. Le lait qui coulait de ce tronc fraichement coupé avait des propriétés soporifiques et calmantes. Les laitues arrosées de vinaigre et d’huile sont donc une création romaine. Mais ce que nous appelons la laitue romaine en français ne vient pas spécifiquement de Rome, mais d’une île grecque qui s’appelle l’ile de Cos. C’est pourquoi cette laitue porte le nom de Cos en plusieurs langues. Les laitues ont été amenées en France par les Romains lors de la conquête progressive de la Gaule jusqu’au Ve siècle de notre ère. Mais, c’est au moment où la papauté s’est installée à Avignon, au début du XIVe siècle, qu’on lui donna le nom de laitue romaine à cause de son origine italienne. Louis XIV adorait la salade qu’il consommait en début de repas, en guise d’entrée. À la même époque, naissait d’ailleurs plusieurs types de salades pommées comme notre salade Boston. Mais pour revenir à la salade romaine, ce qui la rendit populaire en Amérique, c’est la popularité de la salade César inventée par un cuisinier italien installé à Tijuana, à la frontière mexicaine, pas très loin de Los Angeles. Ce cuisinier s’appelait Caesar Cardini. En 1924, des vedettes d’Hollywood allaient manger chez ce cuisinier pour gouter à sa célèbre salade et éviter, en même temps, la prohibition de l’alcool aux États-Unis. C’est ainsi que la romaine s’est diffusée partout en Amérique, dans tous les grands restaurants, jusqu’au Québec où l’on s’est mis à en faire chez soi, dans les années 1960.